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De branches ou de racines
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De branches ou de racines
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De branches ou de racines
14 novembre 2018

Une vie au 18ème siècle

Si vous avez lu mon dernier post, vous savez que j'ai décidé de revisiter ma généalogie de façon aléatoire. Rien ne vaut donc un bon tirage au sort pour éviter le favoritisme !

 random

En rentrant les chiffres de 1 à 1023 qui correspondent aux sosas de mes ancêtres de moi à la 10ème génération, j'ai obtenu le n°305. Numéro impair, on sait déjà qu'il s'agit d'une femme. Qui est-ce ?

Marguerite LEY

A première vue, j'ai toutes les infos la concernant, mais a priori pas grand chose à dire sur elle ! On pourrait dire qu'elle fait partie de la vaste légion des invisibles que nous avons tous dans notre généalogie : des individus qui sont nés, se sont mariés et sont morts sans laisser de trace, sans faire de bruit. Mais est-ce vraiment le cas ?

Marguerite est une femme du XVIIIème siècle. Elle naît le 20 février 1745 en Alsace. Son nom est ortographié LAY en marge de l'acte, mais LEY dans le corps de l'acte. Son père, un maçon,  signe LEY, c'est donc cette orthographe que je retiens. C'est la 6ème et dernière enfant du couple. Apparemment, ni son parrain ni sa marraine ne semble être en parenté proche avec elle, comme c'était parfois le cas à certains endroits.

Impossible de savoir quelle a été son enfance, l'époque est trop lointaine. A part l'imaginer jouant avec les enfants du village tant que son âge le permettait puis aidant ses parents aux travaux de la maison plus tard, difficile d'avoir une image plus précise. Elle n'a pas connu ses grands-parents morts quelques années avant sa naissance.

Son père décède trois ans avant son mariage.

Une noce dans le Kochersberg

(source Gallica : une noce dans le Kochersberg)

A 23 ans, elle se marie avec un gars du village qui a 10 ans de plus qu'elle. Nous sommes le 10 janvier 1769. Difficile d'imaginer que ce soit elle qui ait choisi son compagnon de route, d'ailleurs à cette époque, ce n'était pas à l'ordre du jour ! Ses parents, ou du moins sa mère ont sans doute choisi pour elle. Elle était la première épouse de son mari, s'il l'a épousée si tard, peut-être était-il parti servir l'armée du roi ? C'est un cordonnier, soit du même niveau social que le père de Marguerite. Marguerite n'est sans doute pas beaucoup allée à l'école, ou pas du tout car elle ne sait pas signer au contraire de son mari. Elle appose donc une simple croix au bas de l'acte. 

signature

Elle tombe tout de suite enceinte et accouche de son premier enfant, un fils (mon ancêtre direct), en octobre de la même année. 11 enfants en tout naitront de ce couple de 1769 à 1787 dont seuls deux décèdent en bas âge. Après le garçon, ne naîtront que des filles !

Au terme de sa vie, elle a encore le temps de voir passer dans son village l'affreux Euloge Schneider, ancien moine franciscain devenu accusateur auprès du tribunal criminel de Strasbourg et la guillotine.

Bien que plus jeune que son mari, c'est elle qui décèdera la première à 53 ans (son acte la vieillit de 3 ans, il faut dire qu'à l'époque, ce n'était pas à un cheveu près, on ne fêtait pas les anniversaires, alors un ou deux ans de plus ou de moins, quelle importance....), après une vie de labeur et d'enfantement, le 20 janvier 1799 (ou 1er pluviose de l'an 7). Elle s'éteint avec son siècle après avoir connu les bouleversements causés par la Révolution.

 

Peut-être avez-vous remarqué que je n'ai pas parlé précisemment du lieu ou elle est née et a vécu....C'était voulu ! Vous êtes-vous déjà penché plus avant sur les lieux de vie de vos ancêtres ? 

Marguerite a vécu à Wingersheim, village du Kochersberg, une des régions les plus riches d'Alsace. Un village qui compte 910 habitants en 1793

Elle aura connu l'église St Nicolas dont la tour médiévale date du XIIIème ou XIV siècle. La nef et le coeur datent de 1768, soit un an avant le mariage de Marguerite. Et c'est dans les fonds baptismaux de 1698 qu'elle a été baptisée. Tout au long de sa vie, nul doute qu'elle alla à la messe le dimanche, elle aura vu tous les beaux ornements à l'intérieur de l'église.

Son fils et son petit-fils continueront d'habiter le village jusqu'à ce que ce dernier le quitte pour trouver femme ailleurs.

wingersheim2

 

Ce que m'a apporté la redécouverte de cette ancêtre ?

- j'ai pu mettre par écrit, de façon claire, les évènements de sa vie et les replacer dans le contexte historique

- vérifier que j'avais bien tous les actes papier la concernant et profité pour rechercher les actes directement sur le site des archives, noter la source dans mon logiciel et garder une trace des actes sur informatique

- à défaut de photo de mes ancêtres, j'ai récupéré les signatures 

 

Recherches complémentaires à faire :

- pousser les recherches sur l'histoire de la commune

- trouver à l'aide du cadastre l'emplacement de la maison de Marguerite

- chercher des actes notariés qui donneraient plus d'info sur son mode de vie et son niveau social

 

 

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Commentaires
M
J'ai lu ce livre avec plaisir ! Je ne suis pas alsacienne mais j'ai trouvé des détails qui n'appartiennent qu'à l'histoire des familles alsaciennes de souche. Très intéressant à consulter. A bientôt une suite ???<br /> <br /> Momo
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